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Grand Concordien : Michael Meaney, neuroscientifique visionnaire

« Votre réussite dépend de votre capacité à apprendre de vos échecs »
31 juillet 2024
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Par Ian Harrison, BComm 01


Portrait en noir et blanc d'un homme avec une barbe et des cheveux mi-longs, portant une chemise à motifs et une veste. Michael Meaney, B.A. 1975, M.A. 1977, Ph. D. 1982,

Michael Meaney, B.A. 1975, M.A. 1977, Ph. D. 1982, est une sommité des domaines de la psychiatrie biologique et du neurodéveloppement.

Titulaire d’une chaire James McGill de médecine à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas de l’Université McGill, Michael Meaney est réputé pour ses travaux révolutionnaires sur les effets des expériences vécues pendant la petite enfance sur l’expression génique et le développement.

Étudiant depuis des décennies les interactions complexes entre la génétique, l’environnement et le développement neurologique, le Michael Meaney examine particulièrement la façon dont les soins maternels influent sur le développement. Utilisant des animaux dans ses travaux novateurs, il a découvert comment, par des mécanismes complexes, les expériences vécues en bas âge modulent l’expression génique, le développement du cerveau et la réaction au stress.

Influençant la pratique clinique et les politiques publiques, l’ensemble des recherches du Michael Meaney ont des retombées importantes sur la santé et le bien-être de la population. Auteur de plus de 650 articles scientifiques, le Michael Meaney a reçu de nombreuses distinctions. Il est notamment membre de l’Ordre du Canada et de l’Académie américaine des arts et des sciences.

Fier diplômé du Loyola College, Michael Meaney se souvient avec émotion de la rivalité qui opposait l’équipe de hockey de son alma mater et celle de la Sir George Williams University avant que les deux établissements ne fusionnent pour devenir l’Université Concordia en 1974.

L’Université Concordia est « une création hybride extrêmement intéressante qui a connu une immense croissance », observe-t-il.

Qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit quand vous repensez à vos études à Concordia?

Michael Meaney: C’est à Loyola, puis à Concordia, que j’ai découvert ce que je voulais faire de ma vie. J’ai suivi un cours de génétique dans lequel j’ai appris ce qui faisait qu’une grenouille est une grenouille et qu’une salamandre est une salamandre, etc. J’ai dit à mon professeur que c’était très bien, mais que j’étais plus intéressé par ce qui rendait une salamandre différente d’une autre salamandre, par ce qui rendait l’une plus agressive que l’autre. Ce professeur m’a suggéré de suivre des cours de psychologie, ce qui s’est avéré déterminant.

C’est à la bibliothèque, un soir, dans les années 1970, que j’ai découvert que la façon dont les gens réagissent au stress pouvait les rendre vulnérables aux maladies cardiaques. Je me suis dit, mais ma parole, cela signifie que la qualité de vie à la petite enfance peut engendrer un risque de maladie cardiaque. Et si cela s’avère, c’est fascinant de penser à quel point nous pouvons être biologiquement tributaires des expériences vécues en bas âge.

J’en ai parlé à [la professeure émérite] Jane Stewart qui m’a donné la possibilité d’en faire le sujet de ma thèse de doctorat. Le reste appartient à l’histoire.

Pouvez-vous citer certains facteurs clés de votre réussite?

MM: J’étais tout de même assez ambitieux pendant mes années à Concordia, mais je ne sais pas où j’en serais sans le mentorat de Jane Stewart. Elle m’a aidé à explorer mes champs d’intérêt et à poursuivre mes études, ce que j’ai fait à l’Université Rockefeller, à New York. Cet établissement ne décerne qu’un seul diplôme, soit un doctorat en sciences biologiques. Il compte 34 laboratoires, dont 17 sont dirigés par des prix Nobel. Là-bas, j’ai eu la chance de travailler avec Bruce McEwen, qui était en quelque sorte le pendant de Jane dans le domaine des sciences biologiques en plus d’être un formidable être humain.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiantes et étudiants qui souhaitent suivre vos traces?

MM: Il faut beaucoup de volonté. Mais, surtout, vous devez avoir du plaisir et ne pas craindre l’incertitude et les défis.

Vous devez également vous habituer à l’échec, sans quoi vous tirerez peu de satisfaction de vos succès. Votre réussite dépend de votre capacité à apprendre de vos échecs.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être un diplômé émérite de Concordia?

MM: Je trouve ça formidable, bien honnêtement. Je songe à la grande chance que j’ai eue d’encadrer autant d’étudiants des cycles supérieurs et de chercheurs postdoctoraux et de pouvoir puiser dans mon propre parcours scolaire pour les aider à connaître du succès. J’ai toujours vu comme une marque de gratitude leur capacité à saisir les occasions que je leur offre. C’est vraiment particulier de recevoir ce type de reconnaissance, mais j’en suis fort heureux.

Tirez fierté de nos Grandes Concordiennes et Grands Concordiens !



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