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De Winnipeg à Montréal, le producteur musical Devon Bate n’a pas fini de faire parler de lui

Le diplômé en communication a collaboré avec les artistes primés Jean-Michel Blais et Jeremy Dutcher
29 août 2024
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Par Maggie McCutcheon, BFA 21, MFA 23, avec l’aide de dossiers d’Émilie Hervieux


Devon, qui a les cheveux blonds et des lunettes à monture métallique, pose devant un fond rouge, le menton appuyé sur sa main gauche. « Le milieu m’attirait vraiment beaucoup, relate-t-il. Le programme, la ville, la culture environnante – c’était tout ce que je voulais. » | Photo par Phanie Éthier

À l’époque où il était musicien en herbe, Devon Bate, B.A. 2014, M.A. 2023, a pris conscience de l’attrait de Montréal en fréquentant les salles de spectacle de la ville, où se produisaient plusieurs de ses groupes préférés. Pour s’intégrer dans ce milieu de façon plus permanente, l’artiste originaire de Winnipeg a déménagé à Montréal en 2010 et s’est inscrit à l’Université Concordia pour poursuivre ses études.

« Le milieu m’attirait vraiment beaucoup, relate-t-il. Le programme, la ville, la culture environnante – c’était tout ce que je voulais. »

Depuis lors, Devon Bate – titulaire d’un baccalauréat ès arts en communication – s’est complètement intégré à la scène musicale et culturelle de la ville. Il a à son actif la conception sonore et la direction artistique des spectacles de la troupe Cabal Theatre et la production de 16 albums à succès. Mais surtout, Devon Bate a collaboré avec le compositeur et pianiste Jean-Michel Blais, B.A. 2015, à titre de producteur pour son premier opus lancé en 2016, Il, nommé par Time Magazine parmi les 10 meilleurs albums de l’année. Devon Bate a également produit l’album Wolastoqiyik Lintuwakonawa, du compositeur et ténor Jeremy Dutcher, qui a remporté le Prix de musique Polaris 2018 et le prix Juno de l’album de musique autochtone de l’année en 2019.

Plus récemment, Devon Bate est revenu à Concordia pour approfondir son expertise et a entrepris une maîtrise en études des médias. Ses recherches portent sur l’exploitation du charbon et la pollution par le bruit en Nouvelle-Écosse. De plus, il a pris part au projet de recherche-création montréalais La sociabilité du sommeil voué à l’exploration des expériences de sommeil.

Tisser des liens entre les communautés par la collaboration

Lorsqu’il n’est pas plongé dans ses recherches sur le son, le sommeil et l’environnement, Devon Bate s’adonne à ce qu’il aime le plus : établir des collaborations significatives dans le studio de production musicale. En tant qu’anglophone du Manitoba collaborant avec Jean-Michel Blais, un Canadien français, il dit devoir une grande partie de son succès à Montréal aux collaborations qui peuvent naître entre les différentes communautés linguistiques du Canada.

« Mon expérience ici a été définie par les personnes que j’ai rencontrées et les communautés au sein desquelles j’ai évolué, relate-t-il. Lorsque je suis arrivé au Québec, j’ai appris à mieux connaître la langue et la culture francophones du Canada, en particulier dans le domaine artistique. »

Grâce à son travail de production pour Jean-Michel Blais et à son immersion en milieu francophone, Devon Bate a été exposé à différents styles musicaux, ce qui l’a amené à faire toutes sortes d’expérimentations dans le cadre de sa production artistique.

« Les occasions de rapprocher les communautés sont précieuses et souhaitées, mais se présentent malheureusement moins souvent que nous le souhaiterions, observe-t-il. L’approfondissement des divisions entre les francophones et les anglophones sur la scène artistique me semble contre-productif. »

Aujourd’hui, les futurs étudiants issus du reste du Canada qui se sentent attirés par Montréal comme l’a été Devon Bate se heurtent à un nouvel obstacle : la hausse importante des droits de scolarité des trois universités anglophones du Québec pour les étudiants venant de l’extérieur de la province ou du pays.

« L’exclusivité ne favorise pas la langue française, fait valoir Devon Bate. Elle ne favorise pas non plus l’apprentissage du français de la part des futurs étudiants, car elle les tient à l’écart. »

Les artistes qui, comme lui, viennent d’ailleurs pour leurs études et pour contribuer à l’économie de la province sont un atout essentiel à l’essor de la scène culturelle, ajoute Devon Bate. « La diversité des scènes artistiques montréalaises doit être encouragée. C’est la raison pour laquelle les gens viennent ici. Personne ne veut que cela disparaisse. »



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