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Les 50 ans de Concordia

Alors que notre université célèbre cet événement marquant, cinq doyennes et doyens réfléchissent au passé et à l’avenir
8 novembre 2024
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Par Jordan Whitehouse


L’unification de la Sir George Williams University et du Loyola College en 1974 a jeté les bases de ce qui deviendrait l’expérience audacieuse de la fusion de deux campus et cultures universitaires.

L’évolution subséquente de Concordia au cours des 50 dernières années a été absolument remarquable. Tout au long de ce demi-siècle, un thème s’est imposé et est demeuré constant : croissance et innovation.

Les doyennes et doyens actuels de Concordia, qui ont toutes et tous contribué à façonner le parcours unique de leur faculté respective, ont été invités à exprimer leurs points de vue sur cette évolution qui témoigne d’une croissance sur plusieurs plans, dont : l’augmentation du nombre d’étudiants et de membres du corps professoral, l’augmentation du nombre de diplômés (qui s’élève maintenant à 262 000 personnes partout dans le monde), la croissance associée aux programmes et à la recherche de pointe, ainsi que la croissance au chapitre de la diversité et de l’inclusion – sans oublier l’élément pouvant être considéré comme le plus impressionnant d’entre tous, soit la croissance de la réputation de Concordia sur la scène mondiale en tant que chef de file des études postsecondaires.

Par les points de vue présentés ci-après, les doyennes et doyens nous invitent à découvrir les coulisses des progrès transformateurs accomplis au sein des différentes facultés et ouvrent des perspectives sur l’avenir de Concordia.

Faculté des arts et des sciences

Pascale Sicotte

« Avec ses 27 unités pédagogiques et centres de recherche en lettres et sciences humaines, en sciences et en sciences sociales, la Faculté des arts et des sciences correspond parfaitement à la définition de ce qu’est la diversité, affirme la doyenne Pascale Sicotte. Il en est ainsi depuis le tout début. »

« Nous avons toujours été une faculté interdisciplinaire, et nous avons toujours incarné la diversité; c’est dans notre ADN, ajoute-t-elle. La possibilité qui s’offre à nous consiste à exploiter le travail réalisé auparavant et à rassembler ces disciplines variées d’une manière réfléchie, afin d’aller de l’avant, d’examiner de nouvelles limites et de relever les défis de l’heure. »

La doyenne mentionne divers exemples percutants de travaux de recherche, dont : les travaux révolutionnaires sur le vieillissement; les progrès dans les domaines de la biologie synthétique et de la biofabrication, qui visent à accroître la sécurité alimentaire et la durabilité; les efforts pour favoriser l’inclusion des personnes immigrantes; ainsi que la promotion du multilinguisme pour jeter des ponts entre les communautés francophones et anglophones du Québec.

En ce qui concerne l’avenir, elle estime que les membres de la faculté doivent unir leurs efforts afin d’exploiter ce type de travail interdisciplinaire et de faire progresser les connaissances.

« Mais aussi pour continuer d’évaluer de façon critique les connaissances produites », ajoute-t-elle.

« C’est important. Nous ne faisons pas que produire des connaissances; nous permettons à nos étudiantes et étudiants d’acquérir la capacité et les compétences en pensée critique nécessaires pour réfléchir à ce qui se passe autour d’eux, afin qu’ils puissent être en mesure de continuer d’apprendre tout au long de leur vie.

« Nous en avons besoin aujourd’hui plus que jamais, souligne-t-elle. Comme les dernières années nous l’ont montré, nous ne pouvons pas savoir ce que nous réserve l’avenir. »

En bref, selon elle, si la Faculté des arts et des sciences est guidée par une mission centrée sur les personnes étudiantes, celle-ci consiste à les préparer à devenir des citoyens du monde.

« Nous voulons créer des espaces où tout le monde a une voix, où d’importantes discussions ont lieu, et où nous pouvons repenser le monde de demain, afin qu’il devienne un monde meilleur, affirme-t-elle. C’est ce que nous allons continuer de promouvoir ici. »

Faculté des beaux-arts

Annie Gérin

Selon la doyenne Annie Gérin, pour savoir à quel point les choses ont changé à la Faculté des beaux-arts au cours des 50 dernières années, il suffit de parler aux personnes diplômées qui étaient là juste avant ou après la fusion.

« Ces personnes me rappellent toujours la même chose : les cours étaient donnés dans des bureaux situés au-dessus du YMCA, au centre-ville de Montréal », observe-t-elle.

« Il s’agit d’un fait très éloquent, car le Canada est aujourd’hui reconnu pour la qualité exceptionnelle de ses installations du domaine des beaux-arts, souligne-t-elle. Il s’agit d’une des principales raisons pour lesquelles les gens viennent ici. »

Ces installations – et les travaux des professeurs et des étudiants qui les utilisent – expliquent aussi, en grande partie, pourquoi la faculté se taille constamment une place parmi les 100 meilleures écoles d’art et de design, selon le palmarès mondial des universités de QS.

« Le chemin parcouru est tout simplement incroyable, commente-t-elle. Des diplômés et des professeurs de Concordia ont été mis en nomination aux Academy Awards et ont même remporté des Oscars, et nous sommes souvent nommés finalistes ou lauréats dans le cadre de nombreux événements, dont le Prix Sobey pour les arts, le Prix de la Banque Scotia et le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques, pour n’en nommer que quelques-uns. Nous avons bien des raisons de nous enorgueillir. »

« Cette fierté s’étend à la capacité de la faculté de diversifier à la fois sa population étudiante et son personnel enseignant au cours des dernières années, de même que ses programmes d’études », ajoute-t-elle.

Selon elle, le Curriculab en est un excellent exemple. Il s’agit d’une plateforme lancée par la Faculté des beaux-arts afin de soutenir le personnel enseignant et les départements de la faculté qui souhaitent intégrer aux programmes d’études des perspectives de décolonisation, de lutte contre le racisme et de durabilité.

La doyenne est immensément fière de la portée et de l’incidence de la recherche et du travail professionnel en cours à sa faculté.

Elle se réjouit entre autres du nombre grandissant de programmes communautaires de la faculté, par exemple le programme de thérapies par les arts, qui constitue selon elle « un véritable joyau offrant toutes sortes de nouvelles possibilités aux personnes créatives, afin qu’elles puissent bien gagner leur vie et exercer une grande incidence sur le secteur de la santé ».

En ce qui concerne l’avenir de la faculté, la doyenne estime qu’il faudra exploiter ces progrès tout en répondant aux demandes changeantes du milieu des arts et du monde en général.

C’est pourquoi la faculté a publié son premier plan stratégique en 2022. Cette initiative comprend un plan d’action axé sur le développement durable, dont le lancement devrait avoir lieu cet automne.

Il s’agit aussi de la raison pour laquelle la faculté procède actuellement à la mise en place de nouveaux programmes de pointe dans les domaines de la production cinématographique, de la scénarisation et de la pratique de la conservation.

« Nous voulons pouvoir continuer de faire preuve d’agilité et d’innovation dans le cadre de nos programmes et de nos travaux de recherche, afin d’être en mesure de suivre l’évolution constante du monde des arts », conclut-elle.

École de génie et d’informatique Gina-Cody

Mourad Debabbi

Croissance remarquable

Ce sont les deux mots utilisés par le doyen Mourad Debbabi pour décrire l’évolution de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody au cours des cinq dernières décennies.

« En ce qui concerne non seulement le nombre de personnes étudiantes (plus de 11 000 étudiantes et étudiants) et de membres du corps professoral (260), mais aussi la création de nouveaux programmes d’études et l’élargissement important de la recherche », souligne-t-il.

Plus précisément, le doyen mentionne la croissance de la faculté dans cinq domaines stratégiques : aérospatiale, électrification, villes et bâtiments intelligents, cybersécurité, et génie logiciel.

« Notre réputation dans ces domaines est très solide », affirme-t-il. Prenons par exemple nos chercheuses et chercheurs en génie logiciel qui se sont classés au premier rang au Canada, au deuxième rang en Amérique du Nord et au cinquième rang dans le monde dans l’actuel palmarès Computer Science. »

Il convient aussi de souligner que d’importants progrès ont été réalisés au chapitre de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. D’après le doyen, cela est d’autant plus vrai depuis 2018, année où l’École de génie et d’informatique Gina-Cody est devenue la première faculté de génie au Canada à porter le nom d’une femme – l’ingénieure et chef d’entreprise Gina Cody, M. Ing. 1981, Ph. D. 1989. Mme Cody, qui prône l’équité, la diversité et l’inclusion dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), a fait un don historique de 15 millions de dollars à son alma mater cette même année.

Le doyen souligne aussi qu’au cours des trois dernières années seulement, le pourcentage d’étudiantes et étudiants issus de groupes sous-représentés qui se sont inscrits à sa faculté est passé de 22 à 27 %.

Des signes évidents de réussite peuvent déjà être observés. Le doyen souligne les nouveaux programmes en cours d’élaboration dans les domaines du génie chimique, de la cybersécurité, de l’intelligence artificielle appliquée, ainsi que de la protection des systèmes cyberphysiques et de l’infrastructure essentielle.

En 2023, le gouvernement du Canada a annoncé qu’il accordait à Concordia une subvention de recherche historique de 123 millions de dollars pour faciliter l’électrification de la société et la décarbonation des collectivités.

Qui plus est, par l’entremise de son Centre de cybersécurité, Concordia est devenue l’un des membres fondateurs du Consortium national pour la cybersécurité (CNC). Le gouvernement du Canada a fait du CNC le dirigeant du nouveau Réseau d’innovation pour la cybersécurité (RIC), qui recevra jusqu’à 80 millions de dollars sur quatre ans.

Il convient aussi de mentionner les plans de la faculté qui consistent à investir dans de nouveaux domaines qui revêtent une importance stratégique, comme l’informatique quantique, et à mettre en marché les travaux de recherche, notamment au moyen de la commercialisation, de la propriété intellectuelle et des entreprises en démarrage.

« Il ne fait aucun doute que le futur sera synonyme de croissance accrue, d’innovation et de répercussions sociétales et économiques », souligne le doyen.

« Nous souhaitons offrir un plus grand nombre de possibilités de formation et d’éducation ainsi que de programmes d’études dans des domaines de pointe, tout en renforçant notre capacité de recherche et en portant la recherche émergente à un niveau qui nous permettra de demeurer concurrentiels aux échelles nationale et internationale », conclut-il.

École de gestion John-Molson

Anne-Marie Croteau

« Tant de choses se sont passées à l’École de gestion John-Molson dans les 50 dernières années qu’il est difficile de se limiter à quelques jalons importants », souligne la première femme à diriger la faculté.

Selon la doyenne Anne-Marie Croteau, il ne fait aucun doute que le changement de nom qui a eu lieu en 2000, année à laquelle la Faculté de commerce et d’administration est devenue l’École de gestion John-Molson, a constitué un virage important.

« Cela a eu une grande incidence sur notre réputation et sur la place que nous occupons au sein du paysage des écoles de commerce à l’échelle mondiale, ajoute-t-elle. Nous avons ainsi acquis une identité à la fois nouvelle et impressionnante, et notre croissance a été considérable depuis. »

Comptant aujourd’hui plus de 9 000 étudiantes et étudiants, plus de 250 membres du corps professoral et 18 programmes répartis dans cinq départements, John-Molson est l’une des plus grandes écoles de commerce du monde entier.

Mais la taille, ce n’est pas tout, selon la diplômée.

« Je suis aussi très fière de la qualité de notre recherche, autant de la part de notre personnel enseignant à la fois réputé et bien établi que de la part de nos chercheuses et chercheurs émergents », affirme-t-elle.

« Nous n’hésitons pas à allier recherche et pratique. C’est quelque chose que la population étudiante et les employeurs apprécient vraiment : la combinaison de l’apprentissage auprès de chercheurs établis et d’autres intervenants de l’industrie, dont des diplômés et des mentors, possédant d’importantes connaissances sur le milieu des affaires », ajoute-t-elle.

Plus tôt cette année, le programme de maîtrise en administration des affaires (MBA) s’est classé au deuxième rang au Canada au palmarès Bloomberg Businessweek. Le MBA de John-Molson et le MBA exécutif se classent constamment parmi les dix meilleurs au Canada et parmi les 100 meilleurs dans le monde aux palmarès QS et The Princeton Review.

« Ces classements concurrentiels témoignent de la qualité de nos programmes et de notre attachement à l’amélioration continue », souligne la doyenne.

Une autre réalisation digne de mention est le titre de champion 2024-2025 des Principles for Responsible Management Education (PRME) décerné à John-Molson, la première école canadienne à y avoir pris part. La mission du programme des champions des PRME consiste à faire preuve d’un leadership d’opinion et d’action pour l’éducation à la gestion responsable, et ce, d’une façon conforme aux objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. La cohorte actuelle est composée de 47 écoles issues de 25 pays.

En 2019, John-Molson est devenue la première école de commerce du Canada à obtenir la Certification Parité de La Gouvernance au Féminin. Depuis, cette certification a été renouvelée chaque année. L’organisme canadien sans but lucratif offre du soutien aux femmes dans les domaines suivants : perfectionnement en leadership, avancement professionnel et possibilité de devenir membres de conseils d’administration de partout au pays.

En outre, John-Molson a été la première école de Montréal et la quatrième école du Canada à obtenir l’agrément de l’Association to Advance Collegiate Schools of Business (AACSB). L’agrément international de l’AACSB est la norme la plus élevée de réussite pour les écoles de commerce du monde entier.

L’objectif est d’obtenir ce qu’on appelle la « triple couronne des agréments », soit ceux des trois principaux organismes internationaux d’agrément : l’AACSB, l’European Foundation for Management Development (EFMD) et l’Association of MBAs (AMBA).

Selon la doyenne, l’école fonde sa vision d’avenir sur trois qualités qu’elle aspire à incarner : pertinente, responsable et respectée.

« “Pertinente” évoque l’importance de se montrer pragmatique en général et de produire des travaux de recherche qui ont une forte incidence, souligne-t-elle. “Responsable”, c’est la façon dont nous nous gérons, ainsi que notre manière d’apprendre aux étudiantes et étudiants comment devenir des gens d’affaires responsables. Enfin, “respectée” fait référence au fait de continuer de renforcer notre incroyable réputation pour laquelle nous avons travaillé si fort. »

École de la santé

Véronique Pepin

« En 2015, lorsque l’idée d’une École de la santé a été lancée à Concordia, nous avons identifié plus de 150 membres du corps professoral qui travaillent dans des domaines liés à la santé.

Pourtant, peu de gens à l’extérieur de Concordia étaient conscients de notre orientation vers la santé », souligne la toute première doyenne de l’école, Véronique Pepin.

« Pourquoi en était-il ainsi? Parce que nous n’avions pas de maison officielle pour la santé à Concordia, ajoute-t-elle. Maintenant, nous en avons une. À présent, nous nous efforçons de rassembler nos expertes et experts du domaine de la santé qui sont répartis dans nos campus afin d’exploiter cette expertise. »

La nomination de Mme Pepin à titre de doyenne par intérim en août 2023 a constitué le lancement officieux de l’École de la santé. Depuis, en collaboration avec ses collègues, elle a organisé la première conférence et le premier concours d’affaires à l’intention de la population étudiante de l’école, en plus d’avoir obtenu un premier don important pour l’école, soit : un don testamentaire de 5 millions de dollars de Christine Lengvari, B. Sc. 1972, donatrice et bénévole de longue date de Concordia.

La doyenne Véronique Pepin a nommé une vice-doyenne et un vice-doyen, soit Alisa Piekny (Recherche et infrastructure) et Alexandre Champagne (Programmes d’études et soutien pédagogique aux étudiants).

De concert avec toute l’équipe de l’École de la santé, ils ont travaillé fort pour préciser l’identité de l’école, tout en la faisant connaître.

« Il faut d’abord comprendre que l’École de la santé n’est pas qu’une nouvelle image donnée au Centre PERFORM du campus Loyola », souligne la doyenne.

« Il s’agit d’un tout nouveau projet qui intègre l’infrastructure et les activités du Centre PERFORM, ajoute-t-elle. Ce projet est beaucoup plus vaste, et il est centré sur trois thèmes universitaires : les sciences biomédicales et le génie biomédical, la recherche clinique et la prévention, ainsi que la santé communautaire. »

Selon la doyenne, il est aussi important de comprendre que, bien que l’École de la santé ait son propre programme d’enseignement, il s’agit d’une école ne comportant aucun département. Les membres du corps professoral restent dans leur faculté respective, mais peuvent choisir de devenir membres de l’École de la santé s’ils estiment que cela serait avantageux pour leur recherche ou leur enseignement et s’ils souhaitent contribuer à la mission de l’école.

Un premier appel à devenir membre sera lancé sous peu.

« Cette idée m’enthousiasme beaucoup, car je sais que lorsque nous aurons nos membres, les choses deviendront encore plus concrètes », mentionne la doyenne.

Pour les années à venir, la mission consiste à offrir un appui à ces nouveaux membres, à soutenir les trois principaux thèmes universitaires (y compris ceux qui émergeront) et à mettre l’accent sur l’inclusion et la durabilité.

« En fin de compte, nous souhaitons créer un véritable environnement intersectoriel, et nous voulons faire preuve d’agilité, conclut-elle. Nous désirons être une grande école de la santé reconnue pour sa capacité d’innover. »



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