« Les tests de QI et l’intelligence des Noirs faisaient l’objet de nombreux débats au sein de la société, si bien que dans ce contexte, il était plus important pour moi d’être Noir que d’être gai, explique H. Nigel Thomas. Et comme il n’y avait pas de club étudiant gai à Concordia, je fréquentais les soirées organisées par Gay McGill. »
Mais les personnes 2SLGBTQIA+ ont eu la possibilité de s’épanouir à Concordia au lendemain de la fusion historique du Loyola College et de la Sir George Williams University, en 1974.
Au cours des décennies qui ont suivi, divers enjeux générationnels liés aux communautés 2SLGBTQIA+ – de la liberté sexuelle, dans les années 1970, à l’identité de genre dans les années 2020 – ont profondément façonné la vie des étudiantes et étudiants queers et influé sur la manière dont l’Université s’est adaptée et a évolué au cours des 50 dernières années.
Nouveau départ
L’approche plus moderne de la nouvelle Université Concordia en matière de liberté universitaire et de libertés individuelles, qui consistait à soutenir et à renforcer les droits des personnes 2SLGBTQIA+, a grandement contribué à enrichir la vie étudiante queer sur le campus.
Parmi les jalons historiques importants pour les personnes étudiantes 2SLGBTQIA+ à l’Université figure la fondation, en 1978, du collectif des lesbiennes et des gais de Concordia, dont le nom a été remplacé en 1992 par l’appellation épicène « Concordia Queer Collective » (aujourd’hui Queer Concordia).
Le premier cours d’études lesbiennes au Canada est donné par Yvonne Klein, B.A. 1971, à la session d’été 1985 à l’Institut Simone de Beauvoir. Trois ans plus tard, l’édifice historique de l’institut, situé sur la rue Bishop, au centre-ville, qui avait abrité le mythique bar lesbien Madame Arthur de 1973 à 1975, accueille régulièrement les réunions de l’avant-gardiste coalition des études lesbiennes de Concordia.
Puis, en 1988, Concordia devient la quatrième université canadienne à mettre en place une politique sur le VIH/sida. Six ans plus tard, un cours fondateur intitulé HIV/AIDS: Culture, Social and Scientific Aspects of the Pandemic (« VIH/sida : aspects culturels, sociaux et scientifiques de la pandémie ») est élaboré par Thomas Waugh, professeur d’études cinématographiques.