Qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit quand vous repensez à vos études à Concordia?
Yves Bélanger : Je vivais à Québec lorsque je me suis inscrit en 1980 et je parlais peu l’anglais. Dès le début, j’ai eu l’impression d’être au pays des merveilles; nous avions à notre disposition des caméras, des tables de montage et du matériel de mixage, et nous pouvions bénéficier de l’expertise d’un corps professoral chevronné et d’étudiantes et étudiants des cycles supérieurs.
Je me souviens notamment de Rodney Gibbons, B. Bx-arts 1979, George Mihalka, B.A. 1973 et Christian Duguay, étudiant, 1980. Nous étions exposés à de grands films dans nos classes. C’était une période stimulante, et je m’inspire encore aujourd’hui de certains des films que j’ai vus à l’époque. J’ai réalisé que je voulais devenir directeur de la photographie au cours de ma deuxième année et, lorsque j’ai obtenu mon diplôme, j’avais déjà tourné plusieurs courts-métrages en tant que directeur photo. La formation que j’ai reçue à Concordia et la camaraderie avec les autres étudiantes et étudiants ont été inestimables.
Pouvez-vous énumérer certains des facteurs qui ont contribué à votre réussite?
YB : À la fin de mes études à Concordia, au début des années 1980, l’industrie du cinéma n’était pas très développée au Québec. Ma génération a dû attendre la fin de la décennie, et bon nombre d’entre nous ont commencé en tournant des vidéos de musique et des publicités. Nous devions trimer dur pour nous faire remarquer, mais ces efforts ont porté fruit.
Un autre facteur important a été l’établissement de relations. Par exemple, j’ai pu travailler avec Clint Eastwood parce que son caméraman, Steve Campanelli, B. Bx-arts 1983, était un camarade de classe à Concordia. En fait, je peux affirmer que plusieurs de mes collègues de Concordia font aujourd’hui partie de mon réseau professionnel.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes étudiantes qui souhaiteraient suivre vos traces?
YB : Tout d’abord, si vous souhaitez faire de la direction photo, tournez tout ce que vous pouvez, même si vous devez le faire bénévolement.
Ensuite, faites preuve de gentillesse. Vous ne savez jamais qui deviendra important dans l’avenir. La personne qui vous apporte un café aujourd’hui occupera peut-être un poste de direction demain. Il s’agit d’une petite industrie, et le fait d’être connu comme une personne avec qui il est agréable de travailler peut vous ouvrir de nombreuses portes.
Finalement, soyez humble et armez-vous de patience. Les premières années peuvent être difficiles, mais dans ce travail, la persévérance finit toujours par payer.
Quel effet cela vous fait-il d’avoir été nommé Grand Concordien?
YB : J’étais surpris et je ne m’y attendais pas du tout. Je me sens très chanceux. Tant de personnes talentueuses de Concordia ont eu de grandes carrières. C’est un honneur d’être nommé Grand Concordien, et ça me fait réfléchir à mon parcours. C’est aussi un rappel de l’importance de la communauté que nous avons bâtie à Concordia, une communauté qui continue de m’inspirer aujourd’hui.