Honorary degree citation - Simone de Beauvoir* (Posthumous)
By: Mair E. Verthuy, June 1986
Mr. Vice-Chancellor, I have the honour and the privilege to speak to you today in memory of Simone de Beauvoir, writer, thinker, political activist, feminist.
As you know, when the Board of Governors of Concordia University asked Madame de Beauvoir if she would accept an honorary degree, she described, in her letter of acceptance, how moved, how honoured she felt by this invitation. Unfortunately, death has intervened. It is a measure of our collective sense of loss that the Board of Governors has proceeded, with the agreement of her adopted daughter, to the extremely unusual step of awarding the degree posthumously.
But then Madame de Beauvoir was an extremely unusual person. It is almost superfluous to enumerate here her achievements; the pleasure I take in so doing must be my only excuse for reminding people of what they already know.
Née dans la grande bourgeoisie parisienne, catholique et bien pensante, Simone de Beauvoir secoua très jeune les contraintes intellectuelles et sociales que l'on voulut lui imposer. Elle fit de brillantes études à la Sorbonne où elle fréquenta le cercle des jeunes intellectuels de gauche, dont les noms, comme le sien, devaient tant briller par la suite: Jean Paul Sartre, dont elle fit son compagnon; Paul Nizan, René Maheu, Simone Weil, Claude Lévi-Strauss. Elle fut nommée professeure de philosophie, mais pour elle l'enseignement n'était qu'une étape. Très jeune, elle savait déjà qu'elle voulait devenir écrivaine, et cette ambition se réalisa. En 1943, après douze années d'enseignement, elle se consacra à l'écriture; outre ses innombrables articles, interviews, déclarations, etc., elle publia vingt-neuf livres, une somme qui comprend des essais philosophiques et politiques, des romans et pièces de théâtre, des mémoires, la plupart traduites dans différentes langues.
Ecrivaine, bien sûr, mais militante aussi. Toute sa vie elle chercha à identifier et combattre l'oppression là où elle se trouvait, chez l'occupant nazi en France, par exemple, ou chez l'occupant français en Algérie. Sa lutte ne cessa jamais. C'est cette même lutte contre l'oppression, ce même humanisme fondamental, qui la condusit au féminisme. Son volume, Le Deuxième Sexe, publié en 1949, le premier livre écrit en français à traiter de la condition féminine de façon scientifique a constitué, constitue encore un phare pour les femmes et pour beaucoup d'hommes à travers le monde. Il a été le catalyseur de cette prise de conscience féministe qui, depuis sa parution, secoue l'Afrique, l'Asie, l'Europe, l'Amérique, tous les continents; il est à l'origine de ce qui distingue cette nouvelle vague de tous les mouvements féministes antérieurs, c'est-à-dire la recherche et l'enseignement que nous connaissons ici sous le nom des Etudes de la femme et qui sont en train de transformer les disciplines traditionnelles et de créer des réseaux de communication trans-nationaux remarquables, commes en témoigna le Colloque international sur la recherche et l'enseignement relatifs aux femmes, qu'organisa en 1982 l'Institut Simone de Beauvoir de cette université, colloque qui regroupa 350 femmes venues de 82 pays.
Nous célébrons alors aujourd'hui ses réalisations, mais en même temps nous exprimons notre douleur. Simone de Beauvoir n'est pas irremplaçable; elle n'aurait pas souhaité l'être. Mais elle nous manque déja à nous qui savons qu'avec chaque femme forte qui disparaît, disparaît en même temps une partie de nous-mêmes.
We are sad because we have lost what we cannot afford to lose, a woman who lived out her principles at whatever cost to herself, a woman whose commitment to other women, to justice and to truth is an example to us all. We are sad because she will not receive this honour in person. Like so many women of moment, she never received the official recognition that was her due, the titles and the honours and the prizes that her actions deserved and that have been showered on others whose influence was never so far reaching. We must take some satisfaction in knowing that Concordia University has done its part, by creating the Simone de Beauvoir Institute and by awarding her this degree, in knowing the pleasure she took in both.
Mr. Vice Chancellor, it is an honour to present to you, on behalf of the Senate and by the authority of the Board of Governors, Monsieur Jean Mazéo, Consul Général de France, who has graciously agreed to accept on behalf of her family this posthumous award, the degree of Doctor of Letters, honoris causa.
* deceased